Madame Payé, c’est une rue de Cayenne.

Madame Payé, c’est d’abord Amomba, arrivée en Guyane sur un bateau négrier et devenue Suzanne Payé pour l’état civil français, après son mariage avec Jean Payé en 1704 – mariage qui fait d’elle une affranchie, une « négresse libre ». Qui ne sut jamais lire ni écrire mais apprit à manier la langue française à la perfection, ayant compris que « le pouvoir de la langue » est essentiel quand on veut s’en sortir.
« AMOMBA – Madame Payé », c’est le spectacle auquel ont pu assister le 11 mars trois classes de notre lycée, une seconde et deux premières, accompagnées par leurs professeur.e.s de Lettres, Madame Larmignat et Monsieur Eprendre.

Un spectacle, poétique et instructif, qui a su toucher les élèves… étonnamment réceptifs pendant une heure vingt. Ce n’était pourtant pas gagné. Mais parfois la magie opère, ici portée par le jeu des comédiennes et du comédien, la richesse du texte et la beauté de la mise en scène. Il est réjouissant de constater que cette fois-ci, la très grande majorité de la soixantaine d’élèves réunis en salle de projection a « adhéré »… et, pour certains, « adoré ».
Une comédienne, Lima Fabien, souvent seule en scène en de longs monologues, ponctuant les étapes de son existence… Un décor minimaliste et symbolique, des voiles du négrier aux rideaux d’une case créole, baignés d’éclairages qui ont transformé pour une matinée notre salle de projection en véritable théâtre… Des masques issus de la Commedia dell’arte qui apportaient rires et cabrioles tout en rappelant implicitement que le monde est un théâtre où chacun joue un rôle.
En prolongement à la Journée internationale des droits de la femme, dignement célébrée au lycée Balata, cette représentation tombait à point nommé. C’est aussi un pan, complexe, de l’histoire de la Guyane qui s’est trouvé soudain éclairé - partiellement… aux élèves d’aller plus loin, nous l’espérons.
Merci aux artistes, mais aussi aux enseignants qui ont répondu à l’appel.

Le dossier de la pièce est consultable en pdf ci-dessous :