Le Festival « La Toile des Palmistes » est devenu un événement majeur pour le cinéma en Guyane. Il s’est déroulé cette année du 2 au 5 novembre 2023, sur la place des Palmistes à Cayenne, avec une extension « hors les murs » qu’a accueillie la municipalité de Rémire-Montjoly.
La compétition, qui a attiré 2500 spectateurs sur quatre jours, a présenté 37 films au total. Le thème imposé pour l’édition 2023 était "Né.e quelque part", et les participants avaient à réaliser un film de trois minutes sans perdre de vue ce thème inspirant.

Les élèves du LPO Balata ont relevé le défi avec brio, présentant un court-métrage intitulé "Ses émotions colorées sur son visage". Ce film, réalisé par un collectif de séquences guyanais en spécialité Cinéma-Audiovisuel, aborde le sujet délicat des grossesses précoces chez les adolescentes. Le court-métrage, en captant les réactions authentiques des élèves de l’établissement, a mis en lumière les jugements et critiques qu’affrontent les jeunes filles enceintes et les défis auxquels elles ont à faire face, tant sur le plan social que scolaire.
Le récit dépeint avec sensibilité le parcours d’une lycéenne, des moqueries initiales et des reproches au refoulement émotionnel qui la conduit à l’isolement. L’arrivée de son bébé, doté d’une particularité magique, ajoute une dimension unique à l’histoire, où les émotions s’affichent en lumières colorées sur son visage, obligeant la protagoniste à assumer, enfin, les émotions et sentiments que le regard des autres avait annihilés.

La distribution et la diffusion du court métrage sont étendues, touchant divers canaux tels que le Planning Familial, le site du lycée, les réseaux sociaux de La Toile des Palmistes, Eldorado, et d’autres plateformes. Cette large diffusion vise à sensibiliser la jeunesse guyanaise et tous ceux confrontés à la réalité de la maternité précoce.

Merci à Ruth, Tessa, et Djouvanie, qui, par leur créativité conjuguée à une véritable conscience sociale, mais aussi aux compétences audiovisuelles dont elles ont saisi l’art, ont su transformer leur vision en œuvre. Cette œuvre et son succès font honneur aux créatrices, à leur professeure, à leur lycée, à leur territoire.

Le désir exprimé par les élèves de voir se développer l’audiovisuel en Guyane s’en trouve légitimé. A quand la création d’une filière universitaire ou BTS dans ce domaine, offrant ainsi aux jeunes talents la possibilité de s’épanouir localement ?