Mardi 7 octobre 2025, de 8h30 à 12h30, plusieurs classes du lycée ont eu l’opportunité de participer à une sortie pédagogique à l’Institut Pasteur, organisée dans le cadre de la Semaine de la Science.

Ce projet, pensé et mené par Mme LATEB (Professeure de Physique Chimie et de Mathématique) accompagnée dans l’organisation de M. ROCHAT (Professeur de Sciences de la Vie et de la Terre), a rassemblé les élèves de 1ère Prépa PASS, de Terminale Prépa PASS, ainsi que les Terminales spécialité SVT et Terminales spécialité physique-chimie du LPO Balata.

Les élèves, encadrés par Mme BRUNO (Laborantine SVT), Mme KOCH (Professeure de Physique Chimie), Mme POLONY (Professeure de Physique Chimie), M. LATEB, Mme SEGURA (Professeure de Sciences de la Vie et de la Terre) et M. ROCHAT, ont d’abord été accueillis chaleureusement par le directeur de l’Institut Pasteur, M. PEYREFITTE, qui a présenté les missions et les enjeux de cet établissement scientifique de référence.

Ensuite, les participants ont été répartis en trois groupes afin de visiter différents laboratoires. Chaque groupe a ainsi pu découvrir concrètement le travail des chercheurs, leurs outils et leurs méthodes, et mieux comprendre comment les sciences expérimentales apportent des réponses aux problématiques médicales actuelles.

La présentation de l’institut Pasteur

Le directeur de l’Institut Pasteur de Guyane a tout d’abord présenté l’histoire de l’établissement, depuis sa création jusqu’à son évolution actuelle, en soulignant les grandes dates marquantes. Il a ensuite élargi son propos au réseau international des Instituts Pasteur, présent sur tous les continents, et a insisté sur son rôle majeur dans la lutte contre les grandes épidémies mondiales.

M. PEYREFITTE a également détaillé les différents laboratoires présents au sein de l’Institut Pasteur de Guyane et leurs collaborations avec de nombreux partenaires scientifiques. Pour conclure, il a évoqué l’orientation des élèves en présentant les divers parcours permettant d’intégrer l’Institut Pasteur, ainsi que la variété des métiers qui y sont représentés : techniciens, ingénieurs, chercheurs, etc.

Le laboratoire de virologie

Nous nous sommes ensuite rendus au laboratoire de virologie, où nous avons été accueillis par plusieurs chercheurs. Ils nous ont d’abord présenté les principaux virus circulant en Guyane et responsables de fortes problématiques de santé publique : la dengue, le Zika, le chikungunya ou encore la fièvre jaune.

L’équipe de chercheurs nous a ensuite expliqué les différentes techniques utilisées pour détecter et identifier ces virus chez les patients. Selon le moment de l’infection, les chercheurs recherchent soit la présence directe du virus (dans le sang, les sécrétions nasales ou les urines), soit les anticorps spécifiques produits par l’organisme, qui témoignent d’une infection plus ancienne.

Un temps d’échange a également été consacré à l’importance de la vaccination. Un des membres de l’IPG a détaillé le mode d’action des vaccins, qui consistent à stimuler notre système immunitaire afin qu’il produise une mémoire immunitaire. Ainsi, lors d’une rencontre ultérieure avec le virus, l’organisme est capable de réagir rapidement et efficacement pour nous protéger.

Nous avons aussi découvert les différents niveaux de sécurité biologique nécessaires pour manipuler ces agents pathogènes. Ces laboratoires spécialisés imposent des règles strictes et l’utilisation d’équipements de protection adaptés afin de garantir une manipulation en toute sécurité.

Enfin, nous avons rencontré un doctorant qui mène actuellement des recherches sur la présence de virus dans les eaux usées. Ce suivi épidémiologique innovant permet de mieux comprendre et d’anticiper l’évolution des épidémies dans la population.

Le laboratoire d’entomologie

Nous nous sommes ensuite rendus au laboratoire d’entomologie, où nous avons été accueilli par un "Pasteurien". Il nous a expliqué que ce laboratoire est spécialisé dans l’étude des vecteurs des virus, principalement les moustiques, responsables de la transmission de maladies comme la dengue, le zika, le chikungunya ou encore la fièvre jaune.

Ce chercheur nous a décrit les différentes méthodes utilisées pour capturer ces insectes dans le milieu forestier : la mise en place de pièges spécifiques utilisant la lumière ou le dioxyde de carbone (CO₂) pour attirer les moustiques. Une fois capturés, ceux-ci sont dénombrés, identifiés et classés par espèces. On compte environ 250 espèces de moustiques en Guyane, avec la découverte régulière de 1 à 3 nouvelles espèces par an.

L’identification peut se faire à l’aide de microscopes, mais pour les espèces difficiles à distinguer, les chercheurs ont recours à une technique moderne : le barcoding moléculaire, basé sur l’analyse de leur ADN.

La visite s’est poursuivie dans l’insectarium, où sont élevés différents lots de moustiques pour les expériences scientifiques. Nous avons découvert une approche innovante et prometteuse visant à limiter la transmission des virus : la technique Wolbachia. Elle consiste à introduire la bactérie Wolbachia dans les cellules des moustiques ; cette bactérie réduit ensuite leur capacité à transmettre les virus, offrant ainsi une piste de lutte biologique contre les épidémies.

Laboratoire des interactions virus hôtes

Nous avons par la suite été accueillis par deux autres chercheurs qui nous ont présenté différentes techniques de séquençage, notamment la PCR (réaction en chaîne par polymérase), utilisée pour analyser et identifier divers virus. Ils nous ont donné l’exemple du séquençage du virus du VIH, qui permet d’adapter le traitement de certains patients lorsque le virus a muté et que la thérapie initiale devient inefficace.

Ils ont également abordé la dangerosité du virus de la rage, transmis notamment par les chauves-souris vampires. En cas de morsure, la réaction immédiate repose sur la vaccination post-exposition, indispensable pour éviter toute complication fatale.

Enfin, les intervenants ont expliqué la naissance et le rôle central de la bio-informatique dans l’analyse des séquences génétiques. Cette discipline, à la croisée de la biologie et de l’informatique, est devenue un outil incontournable pour le séquençage des génomes et l’interprétation des immenses quantités de données produites par ces techniques modernes.

Laboratoire de parasitologie

Pour terminer, nous avons visité le laboratoire de parasitologie. Les deux chercheuses présentes nous ont présenté l’exemple d’une maladie majeure en Guyane : le paludisme, provoqué par des parasites du genre Plasmodium, notamment Plasmodium vivax et Plasmodium falciparum, transmis par les moustiques.

Nous avons découvert le cycle de développement du parasite et appris à reconnaître les différents stades du paludisme grâce à l’observation au microscope. Ces chercheurs nous ont également expliqué l’existence de 11 médicaments antipaludiques disponibles, chacun ayant un mode d’action spécifique.

Un point important de la recherche actuelle concerne les cas où le patient reste malade malgré un traitement. Pour cela, les chercheurs utilisent la PCR afin d’analyser le génome du parasite, puis recourent à l’électrophorèse pour identifier d’éventuelles mutations responsables de résistances aux médicaments.

Nous tenons à remercier chaleureusement l’ensemble des intervenants de l’Institut Pasteur de Guyane pour leur accueil, leur disponibilité et la richesse de leurs explications. Cette visite a permis aux élèves de mieux comprendre le rôle essentiel de la recherche scientifique dans la lutte contre les maladies infectieuses, tout en découvrant la diversité des métiers et des parcours possibles dans ce domaine passionnant.

Cette sortie scientifique a non seulement été enrichissante, mais elle nous a également permis d’explorer un univers inconnu. Une magnifique matinée. Enfin, nous tenons à exprimer nos remerciements aux enseignants d’avoir permis cette belle découverte.